Couverture de l'ouvrage intitulé "intelligence économique des territoires. Théorie et pratiques Sous la direction de Olivier Coussi et Patricia Auroy"

Intelligence économique des territoires. Théorie et pratique

Sous la direction de Olivier Coussi et Patricia Auroy

Un nouvel ouvrage sur l’intelligence territoriale ? Quelle idée ? Le sujet n’a-t-il pas été déjà traité, par des chercheurs et par des praticiens ? Telle pourrait être la première tentation lorsque l’on aborde l’ouvrage dirigé par Olivier Coussi et Patricia Auroy, respectivement maître de conférences à l’IAE de Poitiers et vice-présidente du Réseau National de l’Économie Territoriale (RNET). Leur livre n’est pas le premier, loin sans faut, à questionner ce sujet. Les auteurs, d’ailleurs, rendent à leurs prédécesseurs ce qui leur revient en précisant dès l’introduction les orientations et les apports des ouvrages antérieurs. Mais en rester là serait une erreur.

Une erreur d’abord parce que l’intelligence territoriale, ou l’intelligence économique territoriale (Marcon & Moinet, 2006 ; Bruneau, 2007) selon le choix terminologique des auteurs, n’est pas un champ bordé et statique. De nombreuses questions de fond restent en suspens ; de nombreuses expérimentations ne sont pas achevées et les leçons doivent encore en être tirées.

C’est ce à quoi s’attèlent les auteurs convoqués par Coussi et Auroy qui organisent le propos en trois parties. La première partie propose une approche théorique, confiée principalement aux chercheurs dont l’une des fonctions est d’extraire du terrain des grilles d’analyse, des concepts, des réflexions qui problématisent et théorisent afin que chacun trouve la juste distance nécessaire à l’approche de la complexité des intelligences territoriales. Les sujets font mouche : paralysie bureaucratique, territoire créatif, gouvernance, intelligence territoriale numérique, lobbying territorial, etc.

La deuxième partie réunit deux entretiens avec Jean-Pierre Aubert et Philippe Clerc, l’un et l’autre nantis d’une expérience reconnue en matière d’intelligence territoriale.

La troisième partie enfin, moissonne douze expérimentations locales, chacune présentée en quelques pages par leurs animateurs. Nous sommes là sur le terrain, au cœur de dispositifs mis en œuvre dans des territoires aussi variés que La Réunion, la Normandie, l’Ile de France, la Wallonie, Midi-Pyrénées… Il est question de schémas d’intelligence territoriale, de stratégies, d’accompagnement, de renseignement… Les directeurs de l’ouvrage ont imposé une trame commune à la présentation des études de cas afin que le lecteur puisse plus aisément se repérer et comparer : le contexte du projet, l’organisation du dispositif, le calendrier, les résultats, l’évaluation du dispositif.

Le tout constitue une contribution utile et de qualité à l’édification d’une pensée de l’intelligence territoriale et à l’élaboration de pratiques de terrain. De ce point de vue, l’ouvrage intéresse aussi bien les académiques – chercheurs et étudiants, que les responsables du secteur public, ou encore les professionnels de l’accompagnement dans la mise en place de dispositifs qui veulent contribuer à davantage d’agilité territoriale et à la création d’une intelligence territoriale dont les directeurs de l’ouvrage proposent en conclusion un paradigme qui la situe dans le triangle de la Nouvelle Valeur Publique (Moore, 1995).

En somme, un ouvrage dont la lecture est hautement recommandable.

A lire également

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *